Rien de moins froid que ces réfrigérateurs qui fleurissent partout dans le monde et dont le leitmotiv est assez simple : lutter contre le gaspillage alimentaire. Ce sont des frigos en libre service, où chacun prend ce dont il a besoin et qui se trouvent être réalimentés par des associations, des restaurateurs, des commerçants ou des particuliers.

Pasted image at 2016_05_23 08_30 AM

Les frigos sociaux sont nés en Allemagne, à Berlin, à la fin de l’année 2011, début 2012 à l’initiative de l’association Lebensmitterlretten, les sauveurs de nourriture. Des frigos sont ainsi essaimés partout dans la capitale Allemande et sont disponibles 24h/24 et 7 jours sur 7. Dans ces frigos, sont déposées, des légumes, des fruits, des pains ou des plats préparés. La seule règle est de déposer ce qui est mangeable, donc pas périmé. Pas de viandes, ni de poissons pour éviter toute contamination alimentaire. Seuls des produits sains sont ainsi acceptés. Depuis leur mise en place, ces frigos n’ont pas dérogés à la règle et aucun problème sanitaire n’a été relevé.

Parti d’Europe, le concept fait aujourd’hui des émules. En Argentine, ce nouveau mode de distribution alimentaire se développe dans différentes villes du pays, où l’inflation de 40 % en un an, a fait monter en flèche le prix des aliments. Récemment, grâce à l’action de l’ONG Red Solidaria, une bonne cinquantaine de frigos ont été branchés dans les rues de Buenos Aires et d’autres cités d’Argentine. L’un d’entre eux se trouve même sur la place de Mai où se situe le palais présidentiel.

« Un concept solidaire et digne » s’exclament en cœur les responsables de Red Solidaria, dans la presse. Dans une interview d’actu.orange.fr, Gabriel Shneider, l’un des responsables de cette structure relève que « l’idée est qu’on ne voit pas les personnes qui font la manche. Elles arrivent et se servent, sans que personne ne leur donne (la nourriture). C’est un concept plus solidaire et plus digne » conclue-t-il.

Pasted image at 2016_05_23 08_33 AM

Un concept qui a gagné en force en s’appuyant aussi énormément sur l’influence des réseaux sociaux. En Amérique du Nord, le « Fridge de Petite Patrie », premier frigo social au Québec, installé en 2015, a rencontré un vif succès lors de sa mise en place dans le parc Montcalm à Montréal. 4000 internautes ont relayés le premier appel, 50 personnes se sont portées volontaires pour apporter une aide bénévole, et les habitants du quartier, restaurateurs, commerçants, café, boulangerie, supermarché ont tous mis la main à la pate, histoire de veiller à la bonne alimentation de ce frigo solidaire, qui depuis ses premiers pas, a aussi engendré d’autres frigos, dans d’autres quartiers.Pasted-image-at-2016_05_23-09_08-AM

Ces initiatives privées fleurissent dans le but d’apporter des solutions concrètes au problème grandissant de la faim dans le monde. Malgré cela les données sur le gaspillage alimentaire restent encore abyssales. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, la FAO, un tiers de la part comestible des aliments destinés à la consommation humaine est perdu ou gaspillé dans le monde, aujourd’hui. Cela équivaut à 1,3 milliard de tonnes par an, soit plus de 160 kg par an et par habitant… Un triste constat qui offre encore un vaste avenir pour des initiatives telles que ces frigos sociaux.

ALFA